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Le blog N
13 février 2008

S'ECOULER - 1

Voilà la première partie de l'histoire S'ECOULER.

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La peste soit de la SNCF et de ses guichets ! J’espère qu’une fois en Haut, les anges, dans leur incommensurable bonté, nous rembourserons toutes les minutes perdues dans les files d’attente, chez le boulanger ou dans les magasins. Je me demande sous quelle forme pourrait d’obtenir, d’ailleurs, ce dédommagement. En effet, l’éternité devant nous, un report des secondes perdues sur notre forfait paradis relèverait de l’arnaque. J’avais oublié à quel point obtenir un billet relevait de la gageure ! Aujourd’hui est un jour particulier, à coup sûr, puisque j’avais bien une demi-heure d’avance sur l’horaire de départ. C’est un fait très inhabituel pour moi... Mon psy me dit que mes incessants retards sont la manifestation d’une angoisse. Je braverais inconsciemment le Temps car son écoulement inexorable m’effraie... Personnellement, je ne crois pas trop à ce genre de théories fumeuses qui font du dieu Inconscience l’unique responsable de mes maux. C’est une baguette magique bien pratique pour les médecins de l’esprit. Mais est-elle vraiment valide ? Quoiqu’il en soit, n’en déplaise au docteur ROUX, je n’ai pas raté mon train aujourd’hui. Alors mon inconscient, on fait moins le fier maintenant hein ?

Le voyage a été éprouvant. J’ai entrepris dès le début de dormir mais cela m’a été impossible, car la peur de rater mon arrêt a probablement empêcher la mise en veille prolongée de mon cerveau. Parfois, j’aimerais pouvoir fonctionner comme une machine, et mettre en route un mode veille, juste en cochant une option dans mon tableau de configuration interne. Il m’arrive de songer avec effroi, d’ailleurs, qu’un jour ce sera possible. Certains romans de science-fiction ressemblent à des prophéties peu réjouissantes, mais complètement plausibles. J’ai bien essayé de lire, mais entre les conversations téléphoniques, les pleurs de nourrisson, et les ronflements, je n’ai pas pu enchaîner deux pages sans être tiré hors de mon livre. Enfin, au final, je n’ai pu faire que ce que je m’étais efforcé d’éviter : penser aux raisons pour lesquelles j’étais dans ce train, un vendredi matin, en direction de Saint-Malo, au lieu d’être au travail.

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Commentaires
Y
Oui, j'attends également la suite!
E
Voilà un début d'histoire prometteur et qui tient en haleine. Pourquoi est-il donc dans ce train au lieu d'aller travailler. Hein??
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