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Le blog N
4 décembre 2007

Sumi M., un docu-fiction qu'il est bien - épisode 3 (fin)

    Fin de l'anecdote Sumi, disponible en format WORD et intégral après les deux points : Sumi_M


    Samedi dernier je t’ai vu marcher dans la rue piétonne. Tu portais un joli chapeau rouge et tu avais l’air toujours aussi rabougrie. J’ai pensé un court instant venir te parler à grand renforts de gestes pour te dire que souvent je pensais à toi, que souvent je contemplais tes croquis enfouis dans mon bureau. La colle du rabat de l’enveloppe, que je garde encore, était usée, alors pour la sceller tu as découpé trois bouts de papier longs et maigres que tu avais découpés dans des publicités de chez Castorama. Ensuite tu as pris ton bâton de colle, que tu as consciencieusement promené de bas en haut puis de haut en bas sur les papiers retournés, et tu as disposés en premier le bout bleu, ensuite le rouge, et enfin le vert, pour former une étoile à six branches qu’on pourrait confondre avec un idéogramme.

    Mais j’ai préféré te regarder t’éloigner vers la gare, au milieu de cette foule bigarrée d’occidentaux que tu tentes d’apprivoiser et que tu voudrais haïr pour sa grossièreté, mais que tu ne peux que respecter, car tu as été éduquée comme ça. Je me souviens d’ailleurs que lorsque la fille avec qui je partage aussi le même métier t’avait dit qu’elle était professeur, tu t’étais inclinée à plusieurs reprises et tu avais joint tes mains calleuses comme si Bouddha était devant toi. Tu ne sais pas qu’ici les professeurs on les poursuit en justice car un de leur élève saigne du nez, et que les gens les plus incultes et les plus malhonnêtes obtiennent leur concours dans les cinquante premiers. Mais nous avions trouvé cela touchant de ta part. Fait curieux, tes croquis ont pour une bonne part participé à me faire aimer l’Aude car ils sont l’image fatalement erronée d’une nature apaisante et ouverte, d’une force tranquille que l’on croyait enterrée.
    Il est étrange que cela vienne d’une orientale ma foi assez peu catharisée.

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Commentaires
A
où peut-on rencontrer la vieille aux mains jointes? Contrairement à certains critiques littéraires, qui on le sait ne doutent jamais, j'ai beaucoup aimé: humour et tendresse sont au rendez-vous...
N
Bon je sais, ce n'est pas très objectif : j'ai beaucoup d'affection pour Sumi, et plus encore pour Monsieur N, et je trouve ça très intéressant puisqu'on parle de moi (hihihi). Mais moi, ce que je retiens de ces textes, c'est vraiment l'humour. Oui c'est un peu verbeux, mais je trouve que ça renforce encore le côté rigolo, décalé du texte.<br /> <br /> Et je n' "entoure pas mes histoires d'un fil mensonger" (ou je ne sais plus trop quelle était la formulation alambiquée de Monsieur N qui est, il faut bien le dire, un peu pédant dans ses expressions, à l'écrit comme à l'oral d'ailleurs... Je crois, Notto, qu'il ne pourra rien faire de ce côté-là, c'est trop ancré en lui !<br /> <br /> Et je peux faire pipi debout.
N
Contrairement à Emilie, j'ai eu du mal à entrer dans ton écrit et à tout saisir. Trop riche? Trop vaniteux inutilement? Trop verbeux? Bref, l'excès ne nuit-il pas à ton oeuvre?
E
Nicolas, je dois te faire un aveu : je me suis régalée en lisant ton histoire. Tu as très bien écrit (c'est subjectif), tu m'as fait rire, le coup du litchi désseché est excellent ;-) Bref, pour une fois, je suis complètement entrée dans ton écrit!
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