S'ECOULER - 11

La fin de cette histoire. Je joins le fichier WORD de l'histoire intégrale. (S_ECOULER)

{REPARTIR VERS}

 C’est étrange mais je me suis senti bien mieux après ça. J’ai eu envie de retourner très vite à Rennes. Je me suis dirigé à pied vers le centre-ville de Rothéneuf puis je suis revenu chez mes parents à Saint-Malo en taxi. De là, je me suis rendu à pied à la gare et j’ai pris le premier train qui rentrait. L’attente a été courte, à peine le temps de feuilleter un magazine passable au bureau de tabac. Le fameux quai m’accueillait une fois de plus.

Dans le train j’ai un peu pleuré au début, mais je me suis rapidement calmé car il y avait beaucoup de voyageurs dans le wagon et que je ne voulais pas qu’ils me voient. J’ai attendu une petite demi-heure puis j’ai appelé Sophie en m’assurant, auparavant, que ma voix n’était pas tremblante en demandant l’heure au passager assis derrière moi, en guise de test. J’étais heureux d’entendre sa voix et j’ai eu envie de repleurer mais je suis parvenu à me contrôler. Elle m’a demandé comment mon séjour s’était passé et je n’ai répondu rien de plus que « bien ».

« Il me tarde de te revoir », m’a-t-elle annoncé sans transition. « Moi aussi » ai-je dit. Une dernière fois, en arrivant à Rennes, j’ai visualisé les lettres que j’avais inscrites sur la pierre, en songeant que je ne les avais peut-être pas gravées assez profondément, tout en espérant cependant qu’au moins l’érosion du vent n’effacerait pas le prénom avant ma mort.

Dans le hall de la gare, Sophie m’attendait avec sa jupe à pois rouges que j’aime tant.

Comments

[Le Ptit Larousse]

Je ne dirai pas que je trouve cette histoire vraiment intéressante (ce que je fais pourtant grâce à cette prétérition), car on dirait que la sœur de Monsieur N ne peut qu’être subjective. C’est pourquoi je tenterai de me livrer à une critique aussi médiocre que non exhaustive :
J’aime tout d’abord la manière avec laquelle Monsieur N a choisi de nous livrer sa production, faisant de nous, pauvres lecteurs, des accros voués à errer sur le site pour notre dose quotidienne.
J’aime le style que l’on pourrait associer à de l’autofiction ( à tort ?) et qui me rappelle un certain Jaenada, Philippe de son prénom.
J’aime le narrateur qui est touchant et être plongé dans une tranche de son existence a quelque chose de l’ordre de l’intrusion qui n’est pas pour me déplaire.
Je partage l’avis de Monsieur Roux et sa théorie pour expliquer le caractère désobligeant des personnes qui se permettent d’être toujours en retard (êtes-vous bien sur Monsieur N que le récit n’a rien d’autobiographique ??)
Enfin, j’aime regarder brûler les feux de cheminée jusqu’à ce que des larmes montent au bord de mes yeux, mais ça vous vous en fichez éperdument.

[yigael]

Ah oui, dis donc, je ne pensais pas qu'elle avait été détruite à ce point.

[Monsieur N]

Merci pour les compliments.

Pour répondre à ta question (indirecte), non, je n'ai pas vécu cette histoire ; d'ailleurs, je ne suis jamais allé à Saint-Malo.

Quant à la photo, il s'agit bien de la ville de Saint-Malo dévastée pendant la seconde guerre mondiale.

[yigael]

La photo c'est une représentation de St Malo après le bombardement allié pendant la seconde guerre mondiale?

[yigael]

Vraiment très bien cette histoire, très touchante. On a l'impression que c'est du vécu. Par contre, tu m'as un peu cassé mon moral... Ca ne va pas m'aider à me motiver aujourd'hui! Au fait, le dernier tome du combat ordinaire de Larcenet est sorti. Je ne l'ai pas encore acheté, mais ça ne saurait tarder.